Fibres naturelles : créer une nouvelle filière industrielle

Le pôle de compétitivité « fibre » Grand Est à vocation nationale et régionale s’étend sur deux régions, l’Alsace et la Lorraine, qui assurent à elles seules le quart de la production nationale de papier carton, 80 % de la production nationale de textile à base de coton, et possèdent le deuxième plus grand massif forestier français. Son objectif : concevoir des produits aux fonctionnalités nouvelles, à partir de matériaux à base de fibres renouvelables et de trois industries traditionnelles : le textile, le papier carton et le bois, qui emploient plus de 50 000 salariés. L’ambition étant de faire émerger une industrie moderne des fibres avec des activités à forte valeur ajoutée, tant sur le plan technologique qu’environnemental. Ce pôle s’appuie sur 300 chercheurs, 15 laboratoires et de nombreux centres de transferts de technologie qui font de l’axe Nancy-Epinal-Mulhouse l’un des principaux axes français de recherche sur les fibres. Directement issu du plan Vosges destiné à pallier le déclin industriel de ce département, le pôle « fibre » cible la formation et les transferts de technologies en matière de textile et de bois. Il s’appuie sur un tissu industriel regroupant les grands noms du secteur (Decouvalaere, MVM Parisot, Tenthorey, Socopé, Innothera, Garnier-Thiébau, Dodo, Balliston, Egger France, UPM Kyréménée, Clairefontaine-Exacompta et Novacare). Parmi les projets concernés par ce pôle : la création de parquets « intelligents » à propriétés sanitaires, de papiers spéciaux à usage thérapeutique – hydrophobes ou biodégradables sous forme d’engrais –, de textiles autonettoyants ou dotés de capteurs intégrés pour enregistrer, par exemple, les pulsations cardiaques ou la composition de la sueur, ou bien plus prosaïquement de textiles à base de lin ou de coton, à la capacité élastique évitant le repassage.

article de Philippe Flamand du 14 Décembre 2005, sur l'entreprise.com