La fibre textile vibre de tant d'efforts
Le point. 11/03/04
L'accouchement aura été difficile. Le « pôle fibre », annoncé dans le
programme d'appui économique en faveur des Vosges adopté le 26 mai 2003, verra
pourtant bien le jour en septembre 2005. Les bâtiments de 4 000 mètres carrés
seront implantés sur la pelouse qui jouxte l'Ecole nationale supérieure des
technologies et industries du bois (Enstib), à la Voivre. Début des travaux :
le 2 mai, pour un coût total de 14 millions d'euros.
«
Inspiré du modèle de l'Enstib, le pôle fibre devrait réunir, outre des salles
de classe, un centre de recherche et de transfert technologique destiné à
redynamiser la filière textile, qui connaît de sérieuses difficultés
économiques depuis deux ans », explique Elisabeth Del Genini, adjointe au
maire chargée de la vie étudiante. Plusieurs licences professionnelles
devraient y être créées dès la rentrée prochaine, en partenariat avec le
département d'études scientifiques d'Epinal, mais aussi un master et un DESS.
Le textile intelligent
Le Centre d'essai textile de Lorraine (Cetelor) complétera l'ensemble. Sa
mission : réfléchir à des programmes de recherche et développement susceptibles
de donner un second souffle à une industrie locale confrontée à la concurrence
de plus en plus vive des pays d'Asie. « L'avenir est dans le textile à forte
valeur ajoutée, argumente Stéphane Molina, détaché de l'université Nancy-I
pour mettre en place le volet recherche. C'est ce que l'on appelle le
textile intelligent. Il permettra peut-être un jour d'équiper les draps des
lits d'hôpital de capteurs susceptibles de surveiller l'état de santé des
malades. »
Suppléant les défaillances de l'Ecole supérieure des industries textiles
(qui n'a pas souhaité répondre à nos questions), le pôle fibre devrait, à
terme, permettre à l'Enstib de passer de 280 à près de 500 étudiants en 2010. «
Et de consolider la place d'Epinal comme ville universitaire », espère
Elisabeth Del Genini
Elie Decré